L’appareil reproducteur de la chienne peut parfois être atteint d’affections graves qui nécessitent une prise en charge médicale urgente. Nous vous expliquons comment reconnaître ces situations et comment se comporter dans de pareils cas.
1. La mise-bas difficile : comment la reconnaître ? Comment s’y préparer ?
La naissance des chiots est un moment délicat. Il arrive donc parfois que la mise-bas ne se passe pas comme prévu.
La difficulté de mise-bas est très variable en fonction de l’âge, du nombre de portées antérieures, du nombre de chiots et de la race. Ainsi, les premières mises-bas sont plus à risque. Par ailleurs, lorsque le nombre de chiots est trop important, les dernières naissances peuvent être laborieuses. A l’inverse, s’il n’y a qu’un ou deux petits, ceux-ci peuvent être trop gros, la sortie sera alors moins aisée. De plus, les chiennes trop jeunes, trop âgées, ou de certaines races comme les bouledogues (français ou anglais) sont prédisposées aux mises-bas difficiles. Dans de telles circonstances, il convient donc de redoubler de vigilance à l’approche du terme.
Il est également important de savoir reconnaître une situation anormale. Lorsqu’il est engagé, un chiot doit mettre entre 20 et 30 minutes avant d’être expulsé. La sortie du premier chiot peut prendre plus de temps. Si vous voyez qu’un chiot est engagé depuis plus d’une heure et qu’il n’est toujours pas sorti, il faut appeler en urgence un vétérinaire. De façon similaire, il s’écoule normalement 20 à 30 minutes entre la naissance de deux chiots. Cet intervalle peut être augmenté pour les derniers petits. Par conséquent, si la dernière naissance remonte à plus de deux heures et qu’il reste des chiots dans l’utérus, la situation exige une intervention d’urgence. Enfin, si vous constatez que votre chienne fait de violents efforts d’expulsion sans résultat depuis plus d’une demi-heure, il est indispensable de contacter un vétérinaire sur le champ.
Les mises-bas difficiles, si elles sont prises à temps, peuvent être parfaitement gérées. En fonction de la situation, le vétérinaire pourra choisir soit d’aider la chienne à mettre bas par les voies naturelles soit de procéder par césarienne pour les cas plus complexes.
Dans tous les cas, pour que les naissances des chiots se passent au mieux, il est important d’être préparé. Il faut donc assurer un suivi correct de votre chienne durant sa gestation et connaître les soins de base à fournir à la chienne puis aux nouveau-nés lors de cette étape cruciale.
2. Les inflammations de l’utérus : des écoulements vulvaires à prendre au sérieux
Les inflammations utérines, ou métrites, justifient une prise en charge en urgence. Il en existe deux types : la métrite dite « post-partum » qui apparaît après la naissance des chiots et le pyomètre qui survient après les chaleurs.
La métrite post-partum est rare. Elle se caractérise par une subite baisse de forme après la mise-bas, associée à un écoulement vulvaire malodorant, de couleur rouge sombre. Attention cependant, il ne faut pas confondre cet écoulement avec de petites pertes sanguinolentes qui peuvent être observées dans les deux semaines qui suivent la mise-bas. Ces dernières sont parfaitement bénignes. Dans le cas d’une métrite post-partum, le vétérinaire procédera à une chirurgie visant à retirer l’utérus de la chienne. Par la suite, il faudra nourrir soi-même les chiots avec du lait maternisé, l’état général de la mère étant trop dégradé.
Le pyomètre est une accumulation de pus dans l’utérus. Il intervient généralement chez la chienne âgée non stérilisée. Il provoque parfois une dilatation du ventre de la chienne et des pertes de pus par la vulve. Dans les cas graves, ces symptômes peuvent être associés à une baisse d’appétit ainsi qu’à des difficultés respiratoires. Une fois le pyomètre confirmé, on peut envisager un traitement par des médicaments ou un retrait de l’utérus par chirurgie. L’option chirurgicale est plus que recommandée compte-tenu du faible taux de réussite du traitement médical. Enfin, la stérilisation supprime tout risque de pyomètre. Si vous ne voulez pas faire reproduire votre chienne, il est donc plus intéressant pour vous de la faire stériliser, comme l’explique notre précédent article ici.
3. L’extériorisation vaginale : une situation impressionnante et grave
Dans de rares cas, il arrive que la totalité ou une partie du vagin de la chienne soit extériorisé. Cela peut se produire lors de la mise-bas, lors de la séparation du mâle après l’accouplement mais aussi, chez les dobermans et les boxers notamment, lors des premières chaleurs. On appelle cela un prolapsus vaginal.
Ces affections sont très impressionnantes, elles présentent de surcroît un danger immédiat pour la vie de la chienne. La seule solution est d’intervenir chirurgicalement pour remettre le vagin à sa place et le fixer pour qu’il ne se déplace pas à nouveau.
Les urgences de l’appareil reproducteur de la chienne peuvent donc survenir dans différents contextes : jeune ou âgée, stérilisée ou non, gestante ou pas. Cependant, plus la prise en charge est rapide, meilleures sont les chances de guérison. Il est donc important de contacter immédiatement un vétérinaire si vous rencontrez un des cas évoqués plus haut.
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