L’été, avec la chaleur (ou pas), les sorties, les orages, les voyages, les p’tites bêtes… est propice à l’apparition de maladies qui sont peut être plus rares à d’autres saisons. Avant de partir en vacances (ou pas) avec votre animal, faites un rapide tour d’horizon des risques, ceci afin de mieux les éviter !
1 – Les chats « parachutistes »
En région parisienne, et plus généralement en ville, c’est sûrement un des motifs le plus fréquent en urgence dès que les beaux jours reviennent. Les chats, n’ayant pas conscience du vide, peuvent facilement sauter lorsqu’ils sont sur le bord de la fenêtre (s’ils voient passer un oiseau par exemple). C’est bien connu, un chat retombe toujours sur ses pattes mais hélas il y a parfois des exceptions ; et contrairement à ce que l’on pourrait penser un ou deux étages sont parfois plus dangereux que 3 ou 4 ; en effet sur des petites hauteurs, le chat ne va pas avoir le temps de se retourner et d’adopter cette position caractéristique de « parachute » qui lui permet d’amortir la chute. Quoiqu’il arrive, et même si votre animal ne semble pas présenter de symptômes particuliers, une chute par la fenêtre constitue une réelle urgence vétérinaire ; en effet, des lésions peuvent survenir jusqu’à 48h après la chute. Contactez le vétérinaire de garde dans les plus brefs délais.
2- Le coup de chaleur
Le « coup de chaleur » est un syndrome neurologique lié à une brutale augmentation de la température corporelle et dont les conséquences peuvent être rapidement dramatiques. Plus fréquent chez le chien, en particulier l’été quand le maître décide, par exemple, d’emmener son chien pour un long jogging de deux heures en plein soleil, ou, pire encore, lorsque le chien est laissé trop longtemps dans une voiture…On ne le répètera jamais assez, la thermorégulation chez le chien est bien moins efficace que chez l’homme, notamment lorsqu’il s’agit de lutter contre la chaleur : les chiens ne transpirent pas ! Lorsqu’il fait très chaud, ne sortez votre chien qu’aux moments les plus frais : tôt le matin ou tard le soir. Si des symptômes de « coup de chaleur » sont présents (troubles respiratoires, difficultés locomotrices, etc.), faites prendre un bain froid à votre animal tout en contrôlant sa température corporelle ; il ne s’agit pas de provoquer à l’inverse une hypothermie. Dans tous les cas il faut consulter au plus vite : c’est une urgence majeure ! Contactez votre vétérinaire habituel ou un vétérinaire de garde. (A propos : retrouvez Le Geste Utile ici https://www.vetalia.com/conseil/cas-urgence-veterinaire/)
3 – Les piqûres d’insectes
Il s’agit d’une affection très fréquente l’été et qui passe parfois inaperçue. Le plus souvent vous observez votre chien ou votre chat jouer avec une guêpe puis vous l’entendez brutalement crier, courir comme un fou et partir se cacher. La piqûre de guêpe est très douloureuse sur le coup et peut s’accompagner d’une réaction locale (gonflement, tuméfaction de la zone piquée : membre, face…) puis d’une réaction généralisée (apathie brutale, vomissements…). Les symptômes peuvent parfois être très impressionnants ! Le plus souvent ils rétrocèdent spontanément assez rapidement mais il reste toutefois plus prudent de consulter en urgence. Le premier geste à avoir est de vérifier la présence d’un dard (le retirer le cas échéant) et d’appliquer du froid sur la zone tuméfiée et douloureuse.
Vote animal peut être piqué par d’autres insectes que les guêpes, ce qui sera moins douloureux et donc moins visible sur le moment ; des réactions d’urticaires géantes (papules (cloques) sur l’ensemble du corps) et de gonflement de la face (on parle d’Oedème de Quincke) peuvent être observés. Dans ces cas là également, on note en général une rémission spontanée des symptômes en quelques heures mais le risque d’oedème laryngé (qui se manifestera par des troubles respiratoires) et l’inconfort de l’animal (prurit exacerbé : l’animal se démange beaucoup) justifient dans la plupart des cas une consultation vétérinaire en urgence.
4 – Les allergies
L’été, c’est la saison de toutes les allergies, comme pour nous : pollens, acariens, insectes en tout genre. Les symptômes observés peuvent être les mêmes que ceux décrits juste au dessus mais on peut observer des réactions différentes : La DAPP, ou encore Dermatite par Allergie aux Piqûres de Puces est la plus fréquemment observée à cette saison chez les chiens et chats, même si on la rencontre toute l’année. Les animaux allergiques vont développer une réaction d’eczéma généralisé entrainant un prurit exacerbé et incoercible : chiens et chats peuvent parfois se démanger jusqu’au sang. A ce stade il convient de consulter un vétérinaire et parfois même en urgence tant l’animal peut réellement souffrir de cette condition, mais le meilleur remède (comme souvent) reste la prévention. Pensez, dès l’apparition des beaux jours, à traiter votre animal contre les parasites externes (dont les puces) avec un produit EFFICACE (donc acheté chez votre vétérinaire !) et surtout à renouveler ces traitements (en général ils ne sont actifs que pendant 3 à 4 semaines).
Une autre affection fréquente l’été, dont l’origine est souvent allergique, est le Hot Spot ; ce nom barbare (ou juste anglais) désigne une réaction cutanée érosive et purulente. Souvent elle passe assez inaperçue, car cachée dans les poils du chien (rare chez le chat) et on la découvre lorsque la lésion est déjà bien avancée. Cette réaction douloureuse et très prurigineuse (qui gratte beaucoup) va nécessiter des soins et le plus souvent il faudra tondre la zone en question.
5 – Les plaies
L’été, on sort plus ! Et quand on sort plus et qu’on est un chien ou un chat (à vérifier si c’est également le cas quand on est un humain ?) le risque de blessure est plus important : objets coupants en tout genre, barbelés, grillages, bagarres entre chiens, chats et autres mammifères agressifs…Les causes de blessures sont multiples.
En cas de blessure, le premier réflexe va dépendre de la nature de la plaie mais le plus souvent, s’il y a des saignements importants il faudra contenir l’hémorragie (point de compression, pansement compressif…).
Désinfecter la plaie est également un réflexe à avoir ; on pourra, à cet effet, préparer la zone à nettoyer en coupant les poils autour afin d’éviter que ceux-ci ne viennent souiller la plaie. Un antiseptique usuel (BETADINE ND, HEXOMEDINE ND) fera l’affaire.
Une fois ces premiers gestes réalisés, il convient de montrer rapidement votre animal à un vétérinaire pour des soins complémentaires.
6 – Les maladies cardiaques
Non pas que celles-ci apparaissent plus fréquemment l’été, mais la chaleur risque d’aggraver une maladie déjà existante; les animaux cardiaques sont en effet plus fragiles à cette période et une décompensation risque de se produire à cette occasion. Le cas le plus fréquent est l’ OAP : l’ Oedème Aigu du Poumon. De l’eau s’accumule dans les alvéoles pulmonaires et rend difficile la respiration de l’animal. Les symptômes les plus courants sont : difficultés respiratoires, toux, abattement.
L’ OAP est une urgence vétérinaire majeure et il convient de consulter très rapidement. Il n’y a pas grand chose à faire hélas pour prévenir l’apparition de cette affection, mais il est conseillé de garder son animal cardiaque au frais et au repos (ne pas hésiter à mouiller régulièrement son compagnon) lors de grandes chaleurs.
7- Les épillets
Les épillets (encore appelés voyageurs ou spigaous selon les régions) sont des épis secondaires de graminées sauvages eux-mêmes regroupés en épi au sommet d’une tige.
Leur conformation particulière fait qu’ils se plantent facilement dans la peau et progressent ainsi rapidement dans les tissus. Chez le chien, les zones de prédilection sont les conduits auditifs, les espaces interdigitaux, les narines, la vulve, les yeux…Les dégâts occasionnés par la progression de ce végétal au sein de l’organisme peuvent être dramatiques, surtout si on tarde trop à consulter. En prévention, Il convient d’être très vigilants après chaque promenade en pleine nature avec son animal.
Des éternuements intempestifs, un chien qui se secoue frénétiquement la tête et sans cesse, sont autant de signes d’alerte qui doivent vous amener à consulter en urgence un vétérinaire.
(Ilustration ci-contre : épillet trouvé sur la moquette de nos bureaux à Paris cet été ! Comme quoi, on en trouve partout de ces saletés…)
8 – Le mal des transports
Le mal des transports n’est pas un symptôme spécifique de l’été mais c’est quand même l’ été qu’on voyage le plus avec son animal. Et comme les enfants à l’arrière, nos compagnons à quatre pattes ont une sensibilité accrue aux nausées en voiture, et plus encore lorsqu’ils sont jeunes. Les conséquences pour les beaux sièges en cuir de la Laguna (cet article reste valable si vous roulez en Vel Satis, et soyez encore plus vigilants si vous roulez en Porsche !) peuvent être terribles !
Les symptômes à guetter (mais on s’en aperçoit bien vite) sont les suivants : salivation excessive, halètement, déglutition, léchage des babines, agitation, tremblements. Quand ceux-ci surviennent il n’y a plus grand chose à faire (à part s’arrêter ou accélérer, tout dépend à quelle distance de l’arrivée vous vous trouvez !). Sachez néanmoins que le mal des transports n’est pas une fatalité et que des médicaments existent pour les prévenir. Avant de voyager avec votre animal n’hésitez pas à évoquer le sujet avec votre vétérinaire.
9 – La Piroplasmose
Ce nom vous dit peut être vaguement quelque chose ? Il s’agit d’une des maladies transmises par les tiques (on parle aussi de babésiose, du nom plus scientifique du parasite incriminé). Les tiques (une fois pour toute on dit UNE tique, un tic c’est autre chose, demandez à Vincent Lindon), lorsqu’ELLES s’accrochent à leur hôte intermédiaire (qui peut être un chien mais bien d’autres mammifères à sang chaud) pour se nourrir, peuvent, à cette occasion, transmettre un parasite (un petit organisme microscopique) qui une fois dans l’organisme de l’hôte va coloniser les globules rouges puis les faire littéralement exploser. Les symptômes à guetter sont les suivants : urines foncées (on dit « marc de café »), forte fièvre à 40/41°C (pour mémoire la température normale d’un chien est autour de 38,5°C), manque d’entrain et d’appétit. Si on tarde trop à consulter, des complications peuvent apparaitre au niveau du foie et des reins. Ces symptômes doivent donc vous amener à consulter un vétérinaire en urgence. La meilleure prévention contre la piroplasmose est une protection efficace contre les tiques. Il existe de nombreux produits sur le marché, n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.
Une démonstration valant mieux que dix explications, voici une vidéo montrant comment retirer une tique chez un homme, un chat, un chien.
10 – Les myiases
Si vous êtes en train de boire votre café, ou en train de déguster un cupcake, passez cette partie !
Les hellénistes distingués auront tout de suite compris ; en grec « myia » signifie « la mouche ». Le mot « myIase » désigne l’ensemble des troubles provoqués par la présence dans un corps humain ou animal de larves de mouches. Ces dernières cherchent des endroits « accueillants » pour pondre leurs oeufs qui vont rapidement éclore pour donner naissance au premier stade larvaire de la mouche, couramment appelé « asticot ». Ces asticots vont continuer leur développement en migrant au travers des tissus, provoquant des dégâts pouvant s’avérer irréversibles.
L’éclosion des larves nécessite un climat chaud et humide; on va donc plus fréquemment observer les myiases en été. les facteurs favorisants sont la présence de plaies, les souillures comme les diarrhées etc. Il convient d’être particulièrement vigilant avec les animaux à poils denses et longs (Terre-Neuve par exemple) qui vont offrir un terrain de « jeu » particulièrement apprécié des mouches.
En cas de myiase, il faut d’urgence consulter un vétérinaire qui va pouvoir rapidement établir un pronostic. Celui-ci étant souvent défavorable (car les myiases sont souvent découvertes tardivement), il est préférable de privilégier la prévention (soins de plaie, hygiène et attention redoublés en été).
On ne pouvait pas finir cet article avec une photo de myiase, c’est trop horrible ! Nous on préfère les bébés chats !
Cet article ne prétend pas être exhaustif, et il serait bien réducteur de se limiter à ses dix maladies pour décrire les affections estivales qui touchent nos animaux de compagnie. L’objectif de ce TOP 10 est de sensibiliser de manière ludique les propriétaires d’animaux aux risques particuliers encourus en été.
En cas de doute, si votre animal présente des symptômes évocateurs ou non, consultez un vétérinaire ou contactez-nous.
Bon été à toutes et à tous !
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